Après les Chinois de DeepSeek, au tour des Français de Mistral qui présentent leur chatbot appelé Le Chat !
Mistral.AI offre depuis quelques jours un chatbot très complet et performant. Facile d’accès, il offre pratiquement le même niveau de fonctionnalité que les chatbots d’ OpenAI (ChatGPT) ou d’ Anthropic (Claude).
Extrêmement rapide dans la génération de ses réponses, ce modèle est largement capable de devenir votre assistant conversationnel principal pour vos interactions quotidiennes. Il est maintenant disponible aussi en application mobile sur iOS et Android.
Et en ces temps d’ incertitudes internationales, Mistral AI offre une solution 100% européenne qui présente un cadre technique et juridique rassurant pour les utilisateurs basés dans l’ Union Européenne (serveurs hébergés en Europe, respect du RGPD…).
1. Le Chat : un chatbot accessible par le Web
Le Chat Mistral est accessible sur le web ici.

Les fonctionnalités disponibles sont très proches de celles de ChatGPT :
- Possibilité de recherche sur le Web en activant l’ option correspondante en-dessous de la fenêtre de chat (Web Search);
- Possibilité de génération d’images (option Image generation). Ce mécanisme fait appel à un modèle de génération d’ image appelé Flux Ultra développé par Black Forest Labs;
- Système de canevas pour la rédaction interactive de texte et de code, semblable à Anthropic Artefacts ou OpenAI Canvas (option Canvas);
- Possibilité de générer et d’ exécuter du code pour résoudre des problèmes algorithmiques ou effectuer des calculs complexes (option Code Interpreter) ;
- Possibilité d’ attacher des documents pdf et des images pour les analyser.
Différents types d’ abonnement existent mais il est possible d’ employer l’ essentiel des fonctionnalités avec l’ abonnement gratuit, avec toutefois des limites de volume d’ utilisation. Les abonnements payants offrent des fonctionnalités supplémentaires, notamment à l’ intention des journalistes avec la possibilité de consulter les dépêches de l’ Agence France-Presse en temps réel. Si cela vous intéresse, vous trouverez plus d’ informations sur cette intégration ici.
Un autre avantage du Chat de Mistral est la rapidité des réponses « flash » qui est plus de dix fois supérieure à celle de ses concurrents. Ceci est dû au partenariat avec le fournisseur d’ infrastructure IA Cerebras qui a développé un processeur spécialisé pour les modèles de langage.

Le modèle ne répond pas systématiquement avec une réponse « flash », mais celles-ci sont indiquées avec une petite icône d’ éclair (⚡) dans le coin inférieur gauche de l’ interface conversationnelle. Sans surprise, les abonnements payants offrent un nombre de réponses « flash » supérieur à celui de l’ abonnements gratuit.
Cette rapidité est notamment importante pour la création interactive de codes informatiques, qui fait appel à des générations répétitives. La vidéo ci-dessous illustre bien l’ efficacité de Mistral « flash » dans ce domaine :
2. Applications Mobiles
Le lancement cette semaine d’ applications mobiles sur Android et iOS montre bien que Mistral se positionne comme un acteur majeur dans le domaine des chatbots génératifs, disposant de toute la panoplie des outils d’ accès comme c’est le cas avec Google, OpenAI ou Anthropic.
Les liens de téléchargement des applications mobiles se trouvent ici pour iOS et ici pour Android.

3. La Plateforme : l’ accès des programmeurs
Enfin, et ceci est (à ma connaissance) une première : Mistral est la première société qui offre un accès par interface de programmation gratuit en-dessous d’ un certain volume d’ échanges. Cela permet de tester les capacités du modèle sans avoir à se soucier de la facturation ou de devoir fournir un numéro de carte de crédit.
Le mécanisme d’ accès aux modèles de Mistral via API est décrit en détail sur La Plateforme, qui est accessible ici.

Rien de très nouveau pour les utilisateurs des API d’ OpenAI ou d’ Anthropic : il faut générer une clé API et l’ utiliser dans les appels aux serveurs de Mistral, qui respectent les protocoles de communication établis par OpenAI (mais les messages REST sont bien entendu envoyés vers les serveurs de Mistral)…
Mistral AI offre aussi une approche originale quand à la mise à disposition des paramètres de ses modèles pour une exécution locale (open weights) :
- Les modèles les plus avancés (dits frontière) ne sont pas disponibles en open weights mais sont accessibles soit via le chat, soit via une API. Il est possible de faire fonctionner ces modèles dans une infrastructure locale mais cela demande un accord spécifique avec Mistral AI;
- Les autres modèles développés par Mistral sont disponibles en open weights ce qui permet de les télécharger et de les exécuter localement avec des outils comme Ollama ou LMStudio.
Conclusions
Il est très satisfaisant de voir que l’ Union Européenne possède au moins un acteur significatif dans le monde des chatbots génératifs.
J’ en profite pour saluer la proactivité de l’ Etat Français qui a pris des mesures concrètes pour soutenir le développement de l’ IA en France. Cela inclut notamment le Sommet pour l’ Action sur l’ Intelligence Artificielle qui a lieu en ce moment à Paris et devrait logiquement donner lieu à des annonces d’ investissements massifs dans l’ IA en France et en Europe.
A ce sujet, je vous invite à lire la tribune de Sam Altman -oui oui c’ est bien lui- qui décrit la stratégie française en IA. L’ article étant réservé aux abonnés du Monde, vous pouvez trouver un scan de l’ article complet sur X ici.
Néanmoins, le principal obstacle sur la course à l’ IA générative reste la puissance de calcul disponible. L’ entraînement de la nouvelle génération de modèles « raisonneurs » fait en effet appel à des quantités de données et de calculs encore plus importantes. Et en termes de puissance de calcul disponible, les Américains sont loin, très loin en tête, suivis de la Chine (qui risque certes d’ être ralentie par les récentes restrictions américaines à l’ exportation de processeurs IA). Résorber cet écart ne sera pas facile.
C’ est pourquoi il me semble important de soutenir des acteurs européens de qualité comme Mistral pour assurer leur pérennité pendant que les investissement nécessaires sont faits dans les data centers qui hébergeront la puissance de calcul requise.